L’adolescence est une période charnière durant laquelle les rythmes biologiques mais aussi sociaux se réorganisent. L’objectif était d’étudier les rythmes veille–sommeil objectifs des adolescents et leurs corrélations avec ceux de leurs parents ainsi que d’un frère ou d’une sœur.

Au total, 115 sujets issus de 31 familles ont été recrutés. Chaque famille était composée d’un adolescent (14,5±2,1 ans, 45 % de garçons), un frère/une sœur (12,9±3,7 ans, 39 % de garçons) et au moins l’un de ses parents (42 % de pères). Les rythmes veille–sommeil de la famille ont été mesurés par actimétrie. Les analyses ont été conduites par modèle mixte afin de prendre en compte les interdépendances familiales.

En moyenne, les adolescents s’endormaient à 23h12 (±69min) et se réveillaient à 7h58 (±48min) pour un temps total de sommeil de 7h24 (±44min). Le week-end l’endormissement était retardé de 15min (p=0,025) et le réveil de 73min (p<0,001). Seize pour cent des adolescents, dormaient au moins deux heures de plus le week-end que la semaine. L’heure d’endormissement, de réveil, et le temps total de sommeil des adolescents étaient positivement corrélés à ceux de leur mère et de leur fratrie (p<0,05 pour tous) mais pas de leur père. Le fait d’être une fille ou un garçon, n’influençait pas ces associations.

Notre étude confirme une forte prévalence de dette de sommeil et de jetlag social chez l’adolescent. Pour la première fois, nous démontrons de manière objective une forte corrélation intrafamiliale des paramètres de sommeil, suggérant l’intérêt d’une approche systémique pour la prise en charge.